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11 juin 2009 4 11 /06 /juin /2009 22:54

CAFE PHILO

 

 

Au bar Le CHANTILLY à SOUSTONS

1er et 3ème mercredi de chaque mois de 18 h 30 à 20 h

 

 

RENCONTRES ET DISCUSSIONS

 

 

Mercredi 17 JUIN 2009

 

Et si l'homme n'était pas le seul être intelligent dans l'univers ?

 



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20 mai 2009 3 20 /05 /mai /2009 22:19

CAFE PHILO

 

 

Au bar Le CHANTILLY à SOUSTONS

1er et 3ème mercredi de chaque mois de 18 h 30 à 20 h

 

 

RENCONTRES ET DISCUSSIONS

 

 

Mercredi 03 JUIN 2009

 

 

Existe-t-il des raisons d'être optimiste ?

 

 

 

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15 mai 2009 5 15 /05 /mai /2009 19:30

CAFE PHILO

 

 

Au bar Le CHANTILLY à SOUSTONS

1er et 3ème mercredi de chaque mois de 18 h 30 à 20 h

 

 

RENCONTRES ET DISCUSSIONS

 

 

Mercredi 20 MAI 2009

 

 

Le chaos est-il un facteur de progrès ?

 

 

 

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15 mai 2009 5 15 /05 /mai /2009 19:26

QUE NOUS APPREND LA FOLIE SUR L'HOMME ?

 

 

Introduction

 

De nos jours, la folie a mauvaise réputation. Pourtant, tel n'était pas le cas dans les temps anciens.

 

# Platon : Phèdre, Timée

« Les plus grands bienfaits nous viendront de la folie, dont assurément nous sommes dotés par un don divin. »

La folie est une capacité suprême de discernement, une assistance accordée par les dieux pour pallier à la finitude humaine.

La folie est liée au divin et à l'art de la divination.

Aucun homme n'a jamais pu effectuer la moindre divination par sa seule raison, affirme Socrate dans le Timée.

 

# Aristote : Problème XXX

La mélancolie, effet de la bile noire, est l'état de l'homme de génie.

 

# La Renaissance avait libéré les fous : La Nef des fous de Sébastien Brant et L'éloge de la folie d'Erasme.

 

# L'âge classique, XVII et XVIIIème siècles est l'époque du Grand Renfermement.

Voir Michel Foucault, L'histoire de la folie à l'âge classique, Gallimard, 1961

 

# 1793 : Philippe Pinel - à Bicêtre - Libération des fous

Naissance de la psychiatrie moderne, séparation de l'organique et du spirituel.

Le XIXème siècle est le siècle des aliénistes, le XXème est celui de la psychiatrie.

Elaboration des classifications des maladies, qui font controverse aujourd'hui.

Avec Freud l'âme devient le mental, le psychique.

 

# XXème siècle : essor des sciences cognitives, ou neurosciences

Tout est processus fonctionnel du cerveau. L'âme disparaît, mais l'inconscient aussi est remis en cause.

 

1960 : Avec l'antipsychiatrie, l'accent est mis sur l'origine sociale des troubles mentaux

 

Thèse du Dr Tribolet

 

La folie est une situation de crise à la limite du rationnel et de l'irrationnel

Expériences : de folie, d'extase, expérience mystique, expérience intérieure d'angoisse, de souffrance, etc.

 

# Rappel

 

La science expérimentale décrit les objets, les quantifie. Elle recherche les lois mathématiques qui relient les causes aux effets subis par ces objets. La science appréhende le rationnel à partir d'un objet, présenté à distance. La science observe et expérimente du visible, du discernable, de l'objectivable.

L'objet de la médecine est le corps humain, ses organes et leurs fonctions. Elle répertorie les disfonctionnements du corps en maladies identifiables par des symptômes. Pour chaque maladie, la médecine traite la cause et fait disparaître l'effet, en prescrivant des médicaments.

La psychiatrie universitaire traite les maladies mentales de la même façon. Ainsi le délire est considéré comme un symptôme de la folie. La psychiatrie considère la folie comme une maladie organique. Elle traite le patient par l'intervention chirurgicale et le médicament. Abus des psychotropes en France en particulier.

 

# Exposé du problème de la psychiatrie moderne

 

Les méthodes de la science concernent des objets. De ce fait, la science  exclut le sujet. Pour la psychiatrie officielle l'hallucination est une perception sans objet à percevoir, due à un trouble de l'organe de la perception sensorielle. Pour le Dr Tribolet, la folie est une faculté supérieure qui permet d'éprouver ce qui échappe au sens commun, une aptitude à recevoir l'être profond des choses. Le délire des schizophrènes est à entendre comme le message d'une extériorité qui nous échappe. Il s'agit d'un savoir, autre que la connaissance. C'est une tentative d'accession à la Vérité, au-delà du flot des mots.  Il brise le mur codé du langage. Car le langage enferme. Il formate notre pensée, imposant entre autre une vision causale du monde à laquelle nous sommes habitués. C'est l'erreur de narration de Nassim Nicholas Taleb. Le délire est un accès à une nature humaine située en dehors du corps. Cette nature est du domaine de l'invisible, de l'indicible, du non réductible à la pensée discursive.

 

Le scientisme du XIX ème siècle a exclu le sujet et enfermé la psychiatrie dans une taxinomie rigide qui interdit de voir que la folie est une disposition de l'être unifié.

 

 

Les phénomènes de crise

 

# Champ d'application du phénomène de crise

 

Elargissement à la notion de crise en général, comme processus du vivant.

Géologie, mutations biologiques, politique, finances, santé biologique et mentale

Effet des crises : émergences de structures nouvelles

 

Tous les processus évolutifs, qui croissent par transformations successives, fonctionnent à des rythmes réguliers entrecoupés de périodes de crise. Tout l'univers de la matière aux êtres vivants les plus complexes est concerné, avec des durées propres. Tous évoluent suivant un processus d'accumulation et de mémorisation. Le modèle mathématique est le calcul infinitésimal, et non la dialectique. Ils ont pour propriété générale de maintenir leur structure par rapport aux perturbations extérieures.

 

Le monde vivant (végétal, animal) a de plus la possibilité de percevoir l'environnement et de s'adapter, modifiant son organisation pour s'adapter aux situations permanentes comme aux situations nouvelles. Le monde humain ajoute une interactivité entre les individus du groupe et l'exercice d'un niveau de liberté.

 

En dehors de ce fonctionnement régulier et de variation contrôlée, la matière comme le vivant y compris l'humain sont soumis à des situations de crise. Il s'agit de situations instables causées par des perturbations externes de très grande ampleur qui remettent en cause les structures existantes autorégulées et auto adaptatives.

 

# Causes des crises

 

Dans la théorie générale des systèmes, les causes qui peuvent générer des crises, des instabilités, sont :

 

1- une accélération forte de l'accumulation, positive ou négative,

exemples : surproduction ou pénurie, croissance rapide d'une nouvelle technologie.

 

2- la non linéarité

décalage entre l'évolution des moeurs et l'état réel de la société.

 

3- l'effet de levier entre la cause et l'effet :

Rapidité de mobilisation des capitaux, de part leur fluidité contre la difficulté à réaliser rapidement des biens fonciers. D'où une finance en avance sur l'économie.

 

Dans le monde technique, l'ingénieur sait modéliser tous ces phénomènes et apporter des solutions pratiques. Dans le monde de la physique, ces instabilités, dans des cas extrêmes mettant en jeu de fortes  énergies. On sort de l'état de stabilité pour aboutir à l'émergence d'une structure enrichie : apparition d'une chaîne de montagnes, colle durcie après polymérisation, lumière laser après pompage optique. Dans le monde vivant de nouvelles espèces, mieux adaptées à la situation extérieure, voient le jour. Dans le domaine humain une révolution technique bouleversera les rapports sociaux et provoquera un changement politique. Ceci peut se développer sur une durée d'un siècle.

 

Machine à vapeur →  capitalisme, industrie →  révolutions politiques du XIX siècle.

 

Informatique, industrie de services → libéralisme financier → crise « des subprimes »

 

Le vivant humain en société, procède par conception de solutions propres à résoudre les situations imprévues, par une méthode de type essai et validation. Ceci s'effectue aux niveaux de sociétés donc d'opinions variées, éventuellement antagonistes. Lorsque la situation correspond à un niveau d'inadaptation très fort, le bouleversement est alors d'une grande ampleur et met en cause la stabilité de l'organisation existante, on a crise.

 

En dehors des crises économiques, financières et politiques, on peut classer dans les crises certaines expériences humaines, d'importance différente.

 

# Au niveau des individus

 

Angoisse, émotion, mélancolie, extase mystique, ravissement, expériences d'extériorité, diverses formes de folie, stress de l'acheteur ou du vendeur, stress du trader, passion.

La folie est une situation de crise.

 

# Au niveau des sociétés

 

- Développement des villes au XIIème siècle suite à l'amélioration de l'agriculture. Naissance de la société féodale.

 

- Colonisation suite aux nouveaux moyens de transport maritime au XVème siècle.

 

- Mise en cause du système politique, économique et social de l'Ancien Régime par la naissance de l'industrie issue de la machine à vapeur.

 

- Echec de l'économie « scientifique » appliquée en URSS. L'expérience socialiste en URSS était supposée être la réponse rationnelle à la crise sociale provoquée par la naissance de l'industrie au début XIXème siècle. Faillite du système.

 

# Financiarisation de l'économie planétaire

 

 suite aux progrès de la télématique. La crise des subprimes révèle en fait l'échec d'une société où les politiques ont tenté de compenser une explosion des écarts de richesse par l'endettement déraisonnable des classes pauvres. De plus, elle révèle les limites de la mathématisation à tout prix des sciences humaines, en l'occurrence l'économie. Dérive folle des mathématiques financières utilisées par les « quants » pour élaborer les produits dérivés financiers.

 

 

Ce que la crise révèle sur l'homme

 

La fragilité intrinsèque de la nature humaine.

 

La nature humaine se situe au-delà de la matière, de l'organique, du psychisme.

Son accès est limité par le mur du langage.

La conceptualisation (l'exercice de la pensée) réduit le réel à une représentation consciente.

Nous n'accédons pas directement au concept mais au mot du langage qui code et qui formate.

 

Cette nature humaine peut se manifester par l'expérience esthétique, amoureuse, mystique, au cours de crises. Cette nature inscrite dans la matière et le corps est une structure émergente, un dépassement permanent.

 

Les sciences humaines (économie, psychologie, etc.) ne sont ni objectivables, ni quantifiables, ni discursives, ni mathématisables, elles recourent davantage au récit et à l'interprétation. Elles sont à la limite du rationnel et de l'irrationnel.

 

La science moderne n'a été rendue possible que par l'acceptation des thèses galiléennes :

Le réel physique est rationnel et mathématisable.

Des quatre causes aristotéliciennes, la science ne conserve que la cause efficiente, rejetant les causes matérielle, formelle et finale, relevant de la métaphysique.

Hors ces conditions de la démarche de la science expérimentale, une recherche sur l'invisible, l'indicible, tout l'inconnu est légitime. Elle tangente bien sûr l'irrationnel.

 

Kant limite la philosophie à la connaissance rationnelle à partir des possibilités de l'entendement, sans recours à la métaphysique, collant ainsi strictement à la physique de Newton. Pour autant, rien n'empêche, en toute connaissance de cause, d'explorer l'au-delà de ce rationnel. Kant lui-même fait appel aux Idées de la raison (Dialectique transcendantale : âme, cosmos, Dieu) comme éléments directeurs de l'entendement. Il fait appel même à la foi pour aborder la philosophie pratique.

 

Le langage, support incontournable de la pensée, limite la connaissance. Le délire est une tentative de transgresser cette situation d'enfermement.

 

Reprenant le théâtre grec, Nietzsche montre l'aptitude de l'état d'ivresse à favoriser la création esthétique.

 

Depuis Husserl, la phénoménologie nous propose d'autres modes de connaissance que les seules connaissances scientifiques et commune (vie de tous les jours), fondées sur une représentation sélective, par la perception sensorielle, conceptualisée par la pensée et symbolisée par le langage. Elle donne accès via l'interrogation des flux de conscience à différents modes d'existence : angoisse, souffrance, vie, invisible, désir, ... Les objets du monde ne séparent plus le sujet de son être profond. L'essence des choses est acquise par réduction, de façon subjective à partir de la passivité radicale du pathos de la vie. La phénoménologie matérielle de Michel Henry considère la vie subjective comme une auto-révélation d'une vérité intérieure. Michel Henry y voit la révélation de Dieu. Sur un plan strictement philosophique, on peut y voir la transgression du langage vers d'autres vérités : artistiques, mystiques et autres.

Michel Henry, Voir l'invisible. Sur Kandinsky, PUF, Quadrige

Il s'agit d'une analyse phénoménologique de la peinture abstraite.

 

Les travaux du Dr Antonio Damasio, spécialiste des neurosciences montrent que l'homme a d'abord été doté d'un cerveau émotionnel avant l'apparition du néocortex siège de la pensée discursive  Des patients atteints de lésions dans la partie ancienne du cerveau, donc privés d'émotions, n'arrivent plus à prendre de décision ni à mener une vie sociale équilibrée. Les émotions et les sentiments, jugés généralement comme relevant de l'irrationnel, conditionnent en fait le fonctionnement de la raison.

 

Conclusion

 

 

La folie est plus un symptôme des crises de société qu'une maladie de l'âme ou de l'esprit ou du cerveau. Il est temps de se demander si sous la catégorie folie nous n'avons pas en fait marginalisé tous les hommes gênants, les exclus de la société, les marginaux. C'est la thèse que soutient  Lacan au sujet du grand Renfermement de l'âge classique.

 

La folie manifeste le besoin d'un dépassement par rapport à une situation établie et des difficultés que la seule rationalité ne peut résoudre.

Van Gogh, Schumann, Nietzsche, Newton (alchimiste et mort fou), Althusser, Nerval, Maupassant, Yves Rocard père des bombes A et H françaises mais aussi radiesthésiste !

 

Il faut explorer tout l'univers visible et invisible en dehors de la raison, donc traiter sérieusement les crises de folie.

 

 

 

Jean-Claude


Vocabulaire

 

Âme

Psuché, anima, seele

Principe d'animation du corps

 

Esprit

Noûs, spiritus, geist

Principe de vie par rapport à la matière, puis âme individuelle, réalité pensante en général

 

Psychisme

Vie mentale consciente ou inconsciente, vie du cerveau.

Pas de référence métaphysique

 

Psychologie

Dans la philosophie ancienne et scolastique, la psychologie étudiait l'âme comme unité absolue du sujet pensant et à ce titre faisait partie de la métaphysique.

  • Métaphysique générale : ontologie
  • Métaphysique spéciale : psychologie ; cosmologie, théologie

 

Connaissance de l'âme humaine, considérée comme métaphysique (Grecs et scolastique)

La psychologie est l'étude des phénomènes mentaux (et non plus de l'âme ou de l'esprit).

Elle étudie les comportements, le processus de la pensée, les émotions, le caractère, la personnalité, les relations personnelles.

Fatigue, dépression, mélancolie

Tranquillisants, cure de sommeil, électrochoc

 

Psychiatrie

Le psychiatre est un médecin qui s'est spécialisé dans les troubles mentaux

Aliénation, délire, démence, névrose, psychose, schizophrénie

Neuroleptiques, antidépresseurs, anxiolytiques, etc.

 

Antipsychiatrie

Théorie psychiatrique qui s'oppose à la psychiatrie classique et interprète plutôt la maladie mentale dans une perspective sociologique.

 

Psychanalyse

Méthode thérapeutique visant à soulager les souffrances psychiques. Méthode clinique.

Complexe d'infériorité, angoisse, phobies, névrose, obsession,etc.

La psychanalyse se propose de faire remonter du gouffre de l'inconscient les causes du mal-être.

La cure psychanalytique transforme en état conscient le mal enfoui dans l'inconscient.

Transfert

 

Psychothérapie

Ensemble de pratiques issues de l'hypnose puis de la psychanalyse pour soigner des souffrances psychiques.

Anxiétés, troubles du comportement

Psychothérapies psychanalytiques, thérapies cognitivo-comportementales, et thérapies systémiques. 300 théories sans base commune.

EMDR, analyse transactionnelle, programmation neurolinguistique, sophrologie

 

Clinique

Au chevet du malade, au lit du malade

 

Folie

Altération de la santé psychique

Caractère de ce qui échappe à la raison, irrationnel  

 

 

Michel Henry - Voir l'invisible , essai sur kandinsky, Bourin 1988, PUF Quadrige grands textes 2004

  Cet essai destiné au grand public fait partie des applications particulières de M.H. au pouvoir de la vie. Ici il est question de la positivité suprême que ce pouvoir revêt dans la peinture. Grand connaisseur de cet art, M.H. aimait particulièrement, outre la haute époque et la production picturale allant jusqu'au XVIIe siècle, les créations véritablement abstraites du XXe siècle, dont celles de Kandinsky qui en a présenté la théorie dans ses écrits : Du Spirituel dans l'art (1911), Point, ligne, plan (1926) notamment contiennent des formules quasiment phénoménologiques. M.H. les avait relus après la grande exposition de Beaubourg en 1984-5 qui regroupait toutes les périodes de l'artiste et qu'il avait visitée plus de quinze fois avant d'aller à New York voir dans les réserves du Guggenheim d'autres réalisations éblouissantes de ce grand peintre. Toutefois, s'il considérait cet essai comme un devoir de mémoire envers Kandinsky, son interprétation élargit sans doute les intuitions de celui que Tinguely nommait « l'Ouvreur » et dont C. Argan disait que sa peinture inaugurait un art véritablement « populaire ». Le congé que Kandinsky donnait à la figuration signifiait également pour M.H. celui de l'objectivisme moderne, dont il venait de critiquer le vide et le désarroi dans La barbarie. La visée finale du livre, empli d'une passion communicative et aisé d'accès, est de montrer que toute grande peinture est en réalité toujours « abstraite », c'est-à-dire non mimétique d'une extériorité parce que « le monde qu'elle peint est un cosmos dont l'unité prend racine dans le pathos de notre vie invisible » - pathos désignant la passivité première de la vie, une auto affection qui s'accroît pulsionnellement de soi, conception trahie par le terme équivoque et banal de « sensibilité » utilisé par certains commentateurs de l'esthétique de M.H., terme qui renvoie à une détermination réactive devant l'extériorité et qui est tout le contraire de ce que démontre son essai.
   Les autres textes esthétiques de M.H. sont publiés dans Phénoménologie de la vie III, De l'art et du politique, PUF Epiméthée 2004 (textes sur Kandinsky mais aussi sur la musique, et deux entretiens, Art et phénoménologie de la vie, Narrer le pathos). Son roman, L'amour les yeux fermés, est également riche, dans le domaine architectural et plastique, d'éléments mis en situation. 

   La réédition en livre de poche de cet essai rendant inutile la description détaillée précédemment donnée, nous reproduisons ici la présentation rédigée par M.H. pour la première édition : 

   « Qu'est-ce que la peinture ? Que veut-elle peindre ? N'est-ce pas ce monde que nous voyons avec ses arbres, ses rivières, ses maisons, ses couleurs - sa lumière aussi, ses formes dont la géométrie nous a habitués à saisir la pureté ?
   Avec Kandinsky ces évidences sont renversées. La peinture ne représente plus la réalité extérieure mais le fond de notre être : nos pulsions, notre force, nos affects et notre angoisse - notre vie invisible.
Est-il possible de peindre l'invisible, de le donner à voir ? Oui, si formes et couleurs n'appartiennent pas d'abord au monde, si elles ont « une sonorité intérieure », si en leur subjectivité pure, en tant qu'impressions, elles sont elles-mêmes invisibles.
   La prodigieuse révolution de l'abstraction a une signification spirituelle. En congédiant la figuration - soit l'équivalent esthétique de l'objectivisme moderne, de son vide et de son désarroi - elle reconduit l'homme à lui-même et l'art à sa vocation. Car, à l'exception des XVIIIe et XIXe siècles, la peinture a toujours été abstraite, une expérience du sacré, « la résurrection de la vie éternelle ».

 

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14 mai 2009 4 14 /05 /mai /2009 21:41
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14 mai 2009 4 14 /05 /mai /2009 21:36
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11 mai 2009 1 11 /05 /mai /2009 07:22
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10 mai 2009 7 10 /05 /mai /2009 21:01
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2 mai 2009 6 02 /05 /mai /2009 10:09
Prochain café philo : mercredi 6 mai 2009 de 18 h 30 à 20 au café Le Chantilly à Soustons

Sujet : Que nous apprend la folie sur l'homme ?

 Une présentation sur demande par mail.
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1 mai 2009 5 01 /05 /mai /2009 18:54
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